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L’ example classique d’ extension du sens est présenté par le mot bureau. A l’origine il est un diminutif de bure, grosse étoffe de laine de coloration brune, dont on faisait des nappes pour couvrir les tables. Ce not arrive à signifier tour à tour: la table couverte de ce “bureau”, la pièce où cette table se trouve, les hommes qui y travaillent, les fonctions qu’ils remplissent, l’ensemble de ces fonctions, l’établissement qu’elles représentent, la direction de cet établisseiuent. Une acception récente est celle d’un groupe restreint qui conduit les travaux d’un comité ou d’une assemblée (le président, les vice-présidents, les secrétaires), par exemple: “Le bureau politique du Comité Central”.

De même, le mot toilette, également diminutif, du imot toile, ne signifiait jadis que “légère étoffe de lin” et ensuite: meuble garni de tous les objets destinés aux soins de la coiffure et de la propreté (“une toilette de marbre”), l’action de se laver, se coiffer, s’habiller (“faire sa toilette”), cabinet réservé aux soins journaliers de la propreté, lavabo installé dans un lieu public ou dans un train, ensemble des objets destinés aux soins de la propreté (“une marchande de toilette’), ensemble des vêtements et des ajustements qui servent à une femme à s’habiller, à se parer (“amer la toilette”), tout costume féminin (“toilette d’été”).

D’autres exemples de mots qui ont élargi leur sens primitif: - Gain signifiait autrefois “récolte”, puis “produit obtenu par toute espèce de travail”. - Arriver_ a évolué de ‘atteindre la rive” à “parvenir à n’importe quel lieu”. - Corbeille ne sigftifiait que “corbeille à pain”, maintenant ce mot a le sens de “corbeille en général”. —le mot attraper signifiait “prendre à la trappe”; il signifie maintenant “prendre”, “duper” (‘prendre” au sens figuré) et, en langage familier, “réprimander”, -Leurre désignait l’appât qui attirait le faucon; il désigne maintenant “tout ce qui séduit et déçoit”.

La mode contribue souvent à l’extension du sans des mots, en leur donnant des significations particulières. C’est ainsi qu’au XVII-e siècle le langage de la galanterie, sous l’influence de la préciosité, est plein de métaphores pour désigner la passion: feux, flamme, fers, chaînes, traits, noeuds.

De nos jours il y a bien des mots qui acquièrent de nouvelles significations, tout en conservant les anciennes: hermétique. = difficile à comprendre (“langage hermétigue”), peloton = groupe do concurrents à une course (“ le peloton de tête”), tourner = enregistrer avec un appareil de prise de vue (“tourner un film”), sous-titre = traduction des paroles d’un film en version originale.

Il arrive parfois que le sens est en même temps étendu à certain égard et restreint à un autre. Ainsi, cordonnier désignait celui qui travaillait le cuir de Cordoue (“cordouannier”); le sens s’en est étendu à ceux qui travaillent tous les cuirs, mais il s’est restreint à ceux qui travaillent le cuir seulement pour en faire des chaussures.


§ 33. Affaiblissement et renforcement du sens

L’ affaiblissenient du sens est un cas particulier de la restriction. Bien des mots ne donnent plus l’impression forte qu’ils donnaient autrefois. Nous avons déjà parlé de l’affaiblissement du mot étonner. De même, c harmer, charme ont perdu leur sens originaire, qui évoquait autrefois l’idée d’un effet magique, voisin du sens primitif du latin carmen ( “formule magique d’enchantement”) ce mot est employé avec ce sens de “sortilège magique et irrésistible” dans les tragédies du XVII-e siècle, par exemple:
“Quel charme, malgré vous, vers ella vous attire? (Racine). Cette nuance ne se retrouve maintenant que dans l’expression “ñharmeur de serpents”. Les mots charmant, charmé ont aujourd’hui un sens presque insignifiant dans les expressions courantes “c’est charmant”, “j’en suis charmé”.

Voici d’autres mots dont le sens est affaibli:

Gêne, gêner dérivent de géhenne (mat biblique signifiant “enfer”) par croisement avec l’ancien français gehine (=torture); Ils signifiaient autrefois “torture”, “torturer”:

“Mon coeur, je le vois bien, trop prompt à se gêner,

Devait mieux vousconnaître et mieux examiner”

(Racine)

Aujourd’hui gêne a le sens de “situation incommode” (“éprover de la gêne en face de quelqu’un”) ou “manque d’argent” (“vivre dans la gêne”); gêné veut dire “mal à l’aise”, “embarrassé (“Il est gêné dans la société”).

Mélancolie, étymologiquement “humour noire”, signifiait jadis “sombre tristesse”, “état morbide de tristesse et de dépression”:

“Surtout je redoutais cette mélancolie

Où j’ai vu si longtemps votre âme ensevelie”

(Racine)

Aujourd’hui le mot signifie “tristesse vague”.

Ennui (du latin “in odium”) signifiait “profond chagrin”:

“Si d’une mère en pleurs vous plaignez les ennuis”(Racine). De nos jours ce mot signifie “lassitude morale produite par le désoeuvrement”.

Le mot déplaisir signifiait “malheur”, et son antonyme plaisir avait un sensbeaucoup plus fort:

“Parmi les déplaisirs où mon âme se noie,

Il s’élève en la mienne une secrète joie” (Racine).

“Moi seule en être cause et mourir de plaisir”(Corneille).

Sil’usage affaiblit certains mots, ilen renforce d’autres. Ainsi génie n’avait autrefois que son sens étymologique de “dispositions naturelles”, “talent”; par exemple:

“Et les moindres défauts de ce grossier génie

Sont ou le pléonasme ou la cacophonie’ (Molière).

Il ne désigne aujourd’hui que les aptitudes supérieures: “un homme de génie”. Le sens renforcé de ce mot ressort plus clairement encore de l’adjectif qui en dérive: “oeuvre géniale, poète génial”.


§ 34. La litote et l’hyperbole

Une forme spéciale de l’affaiblissement du sens est la litote: ici l’affaiblissement n’est qu’apparent, parce que l’expression fait entendre le plus en disant le moins: lorsque Chimène dit à Rodrigue “Je ne te hais point”, cela veut dire “Je t’aime”. Au lieu de dire “il est intelligent” on dit “il n’est pas bête”, “pas mal” pour “beaucoup”, “cette femme n’est plus jeune” pour “elle est vieille”.

Le contraire de la litote et de l’affaiblissement du sens en général est l’hyperbole, procédé qqi consiste à exagérer l’expression, pour produire un plus grand effet: ‘un homme de haute taille est un géant, un petit homme est ‘un pygmée. Dans le langage courant on emploie des hyperboles comme “mourir de fatigue, de faim”, “c’est extraordinaire!”, “c’est formidable!, “aller comme le vent”, “marcher comme une tortue”, “une main froide comme la glace”, etc. Les formules de politesse sont souvent des expressions hyperboliques:
“Je suis ravi, je suis enchanté de...“, “Il y a des siècles qu’on ne vous a vu”!

L’hyperbole est un procédé fréquent dans la littérature. Par exemple: “Il versait un torrent de larmes et les sanglots lui étouffaient la voix” (Fénelon).


§ 35. L’avilissement et l’ennoblissement du sens

les mots qui ont un sens neutre peuvent prendre, au cours de leur évolution, une nuance exclusivement défavorable ou exclusivement favorable.

Ainsi, le mot garce, féminin de gars, signifiait autrefois “jeune fille”. Dans la langue moderne il a une valeur péjorative très prononcée, signifiant “fille de mauvaise vie, friponne”. De même, le mot fille, employé sans déterminatif, a souvent l’acception de “femme de mauvaise conduite”; par exemple: “Tu n’es qu’une ordure, une fille” (H. Bataille).

Les motsqui ont subi une dégradation du sens sont assez nombreux. Rustre (autrefois “campagnard”), manant (autrefois “habitant”), soudard (“soldat”) signifient aujourd’hui ‘homme brutal et grossier”; brigand ‘(“soldat faisant partie d’une brigade”) a maintenant le sens de “bandit”. Il en est de même pour le mot vilain, qui signifiait autrefois “paysan jouissant de liberté personnelle” et maintenant a le sens adjectival de “méprisablé”, “méchant”, “malhonnête”, “laid”.

Beaucoup plus rares sont les cas d’ennoblissement du
sens, à savoir des mots qui prennent une nuance favorable. Tel est le mot succès, qui signifiait autrefois “résultat final d’une affaire quelcongue”, par exemple:

“J’allais voir le succès de ses embrassements:

“Je n’ai trouve que pleurs mêlés d’emporternents’(Racine).

Aujourd’hui il signifie seulement “résultat heureux positif”.

Il en est de même pour le mot réussir, autrefois ayant le sens de “avoir un résultat bon ou mauvais”.

§ 36. L’euphémisme

L’euphémisme provient du grec (emploi d’un mot favorable) se rattache en même temps à l’affaiblissement et à l’extension du sens. C’est un procédé qui consiste à atténuer, à adoucir l’expression, afin d’éviter l’impression désagréable ou choquante que le sens propre du mot peut produire:. ce mot est remplacé par un autre, auquel on donne un nouveau sens, correspondant au fait signifié. Le plus souvent l’euphémisme est d’origine religieuse, conséquence du respect mêlé de terreur superstitieuse que les peuples non civilisés avaient pour les phénomènes de la nature: prononcer un mot c’était évoquer la notion qu’il exprimait s’exposer donc à de grands dangers. Ainsi certains mots, aussi bien que certains objets ou personnes devenaient “tabous”: on croyait qu’on ne pouvait y toucher sans entraîner des châtiments.

C’est la raison pour laquelle la plus riche synonymie euphémique est crée autour de l’idée de la mort, comme si la conscience voulait s’en défaire. Au lieu de dire mourir on dit décéder (“se retirer”), trépasser (“passer au-delà”), expirer, avoir vécu, s’en aller, s’endormir, se reposer, ne plus souffrir, rendre l’âme, fermer 1es yeux, quitter le monde. etc. Analogiquement, pour 1a mort on dit le sommeil, éternel, le repos éternel, le grand adieu, ledépart sans retour; le mot cadavre est remplacé par les dépouille, les restes; le mort par le défunt, le regretté.

Pour ne pas employer les noms de Dieu, du diable ou des saints dans les exressions blasphématoires et les jurons, on a créé des euphémismes par la déformation partielle de l’expression: pardi, parbleu (“par Dieu”), morbleu, palsambleu, vertubleu, tudieu, sacristi, sapristi, nom de nom, diantre,etc.

On évite de prononcer non seulement le nom de Dieu, des saints et du diable mais aussi celui des animaux dangereux. Le goupil a été d’abord désigné par son nom propre, Renart, et lorsque le mot renard est devenu lui-même trop expressif, on l’a remplacé par des mots comme la bête, lui, il, ça. L’épervier est désigné par ces mêmes mots.

Un autre procédé consiste à apaiser l’esprit ou l’animal dangereux en lui donnant un pseudonyme d’affection. Aussi la belette (“la petite belle”) est en italien la donnola (“la petite dame”), en suédois la jungfru (“la jeune fille”), en roumain nevăstuica (diminuif de nevasta,“épouse), en russe laska (“douceur, caresse”).

Outre les euphémismes de superstition, il y en a de décence, de politesse et de convention. La décence interdit toute image obscène ou dégoûtante. Les précieuses allaient jusqu’à proposer

.....le retranchement de ces syllabes sales

Qui dans les plus beaux rnots produisent des scandales...

Ces sources d’un amas d’équivoques infâmes,

Dont on veut faire insulte à la pudeur des femmes.

(Molière, Les femmes savantes, acte III,scène 2)

Elles avaint banni jusqu’à inculquer et concilier de leur vocabulaire.

Le processus assocatif dans la création des euphémismes est tout à fait différent par rapport à celui qui est à la base de la création des mots en général, car il s’agit non pas de motiver un mot, mais au contraire de briser une association ou de créer l’association avec des choses qui n’ont rien de choquant. Les procédés employés dans ce but sont assez variés:

- On substitue au mot une formation savants, dénuée de valeur expressive: transpirer (au lieu de «suer»), fétide (au lieu de “puant”), éructer, urine, excréments.

- On recourt à des périphrases:”le petit coin”, “les lieux secrets”, “les lieux d’aisances”.

- On associe (par métonymie ou synecdoque) la chose interdite à des choses contiguës: “la garde-robe”, le cabinet’, “le lavabo”, “le téléphone”.

- On emploie des mots étrangers, où 1’association est complètement effacée, comme “water-closet”.

- Ces diverses figures se combinent avec l’ellipse et l’abréviation: “lieux d’aisances” devient “lieux”, “water-closet” devient “vatères”, vécés”.

Dans le langage courant on emploie souvent des euphémismes de politesse et de convention. Mentir est remplacé par “inventer”, “déformer la vérité”, “se tromper”, un mensonge est une “erreur voulue”, une “contrevérité”; voler c’est “partir sans payer”, “opérer”, “commettre une indélicatesse”, “acheter à la foire d’empoigne”, etc. Un homme n’est pas ivre, mais “un peu gris”, “grisé”, “gai”, “bien disposé”, “attendri”, “ému”. Pour ne pas dire qu’une femme est trop grasse, on dit qu’elle est “parée de charmes trop abondants”.

La langue populaire et l’argot sont spécialement riches en euphémismés.

 

Chapitre VII. LES SÉRIES LEXICALES DU FRANÇAIS MODERNE

§ 37. Synonymes

Le perfectionnement ñontinuel de la langue ne s’accomplit pas seulement sur le plan quantitatif, comme résultat de l’excédent des mots acquis sur les mots perdus, main un enrichissement qualitatif du fonds lexical a lieu aussi, en même temps que l’augmentation du nombre des mots. Pour pouvoir remplir tous les aspects de sa fonction communicative, la langue a besoin de précision et de force d’expression, c’est-à-dire elle doit posséder un vocabulaire de grande variété significative et aussi la faculté de différencier strictement les notions et de rendre les nuances les plus fines de la pensée et du sentiment. Cette nécessité de différencier les notions et d’exprimer toutes les nuances affectives explique l’apparition des synonymes.

La synonymie est donc un indice de la richesse du vocabulaire. Elle reflète les différents aspects de la vie réelle, fixe l’expérience historique des peuples dans des mots appropriés. Au point de vue stylistique, elle fait éviter la répétition, en permettant d’employer, pour la même notion, des mots différents mais ayant le même sens ou des sens très rapprochés.

La synonymie et la polysémie se complètent mutuellement et révèlent la dialectique interne de la langue: la polysémie montre qu’il y a plus de notions que de mots, en échange la synonymie indique que pour certaines notions il y a plusieurs mots.

Les synonymes sont des motsqui ont use composition phonique différente, mais la même ou presque la même signification. A vrai dire, il n’y a pas de synonymie parfaite: chaque synonyme a sa propre nuance, il apporte quelque chose de nouveau dans la nomination ou l’expression d’une même idée.

C ‘est pourquoi si les synonymes peuvent souvent se remplacer l’un l’autre sans que l’idée s’en ressente, il y a aussi des cas où un seul des mots synonymes puisse être employé. Par exemple, les mots chambre, salle et pièce sont synonymes, mais ils ne peuvent pas s’employer indifféremment dans les locutions “chambre à coucher”, “salle à manger”, “appartement à deux pièces”. Au contraire, il y a des mots qui ne sont pas synonymes, mais qui peuvent s’ interremplacer dans un contexte donné. Par exemple, pour éviter la répétition, nous avons souvent dit nom, verbe, adjectif au lieu de mot, bien que mot, nom, verbe, adjectif ne soient pas synonymes. De même, à cause de la polysémie, certaines acceptions peuvent coïncider, donc les mots peuvent être synonymes dans une de leurs acceptions, sans l’être dans les autres. Il faut donc en conclure que la possibilité ou l’impossibilité de remplacer un mot par un autre ne peut pas servir de critère permettant
de qualifier ces mots de synonymes.

Donc il est important de considerer les synonymes moins comme des mots qui peuvent se remplacer les uns les autres, que comme des mots qui expriment des nuances différentes de la pensée. En étudiant les synonymes, il faut faire attention non seulement à leurs ressemblances sémantiques, mais aussi à leurs différences.

La possibilité de trouver un terme d’identification qui unisse plusieurs mots-notions différents ne suffit pas pour cousidérer ces mots comme synonymes. Par exemple, les mots lance, arc, épée, fusil, canon, grenade, bombe ne sont pas synonymes, bien que tous ces objets puissent être désignés par un même mot: “armes”.

On peut distinguer deux grandes catégories de synonymes: les synonymes stylistiques et les synonymes idéographiques.

Les synonymes stylistiques sont des mots qui désignent la même notion, mais qui diffèrent quant aux nuances affectives qu’ils expriment. Tels sont:

a) Les synonymes expressifs, où la différence réside dans l’attitude affective du sujet parlant envers l’objet dont il parle. Par exemple: enfant,bambin, gamin, gosse, galopin.

b) Les synonymes fonctionnels, où le choix du mot dépend des circonstances concrètes de son emploi: dans un ourage scientifique ou littéraire, dans une lettre officielle ou familière, dans une conversation avec un ami ou un supérieur, etc. Ici il faut distinguer des mots appartenant au style soutenu et des mots familiers ou vulgaires. Par exemple, laisser, abandonner (termes littéraires), plaquer, balancer (variantes familières); apprendre et les termes de l’argot scolaire bûcher, potasser, piocher, chiader. Il faut mentionner aussi les groupes de synonymes fonctionnels formés d’un mot commum et un terme spécial, scientifique ou poétique, comme: poitrinairetuberculeux, piqûreinjection, vitriol — acide sulfurique concentré; ciel - fimament, punition - châtiment, colèrecourroux, malheureuxinfortuné.

c) Les synonymes à emploi lnguistique différent, dont l’ emploi est consacré par l’usage. Par exemple, les mots synonymes triomphe et victoire s’emploient dans les locutions “remporter une victoire”, “un air de triomphe’, où ils peuvent pas s’ interchanger.

Le s synonymes idéographiques sont les mots qui désignent des phénomènes de la réalité pouvant se manifester de différentes manières. Comme exemple, citons la série des synonymes s’enfuir, fuir, s’échapper, s’évader, se sauver montrant la nuance spéciale de chacun:

S’enfuir: quitter vite un lieu quelconque, disparaître. “La première pensée des enfant avait été de s’enfuir, la seconde fut de s’approcher” (V. Rugo)..

Fuir: chercher à éviter en s’éloignant. (“Fuir le danger)

S’échaper: s’éloigner en trompant la vigilance de ceux
qui voulaient le retenir. “Mon frère s’ échappa des mains de Mademoiselle, courant à ma rencontre” (K. Martin du Gard).

S’évade: quitter furtivement le lieu où l’on était retenu. “S’évader de la prison, d’un camp de concentration”.

Se sauver: s’enfuir pour éviter un grand danger. “Se sauver d’un incendie”.

Dans les chapitres antérieurs nous avons mentionné d’autres espèces de synonymes, à savoir les synonymes euphémiques et la synonymie partielle des doublets étymologiques. Plus tard nous étudierons aussi la synonymie des groupements phraséologiques.

§ 38. Antonymes

Les antonymes sont des mots à sens contraire. Le plus souvent ils ont des racines différentes, mais il y a aussi des antonymes formés à l’aide des préfixes qui communiquent au mot un sens contraire à celui de la racine. Par exemple:


chaleur — froid plaisir — deplaisir

grand — petit possible — impossible

allumer — éteindre connaître – méconnaître

beaucoup — peu heureusement — malheureusement

Ces exemples font voir aussi que les antonymes peuvent être des noms, des adjectifs qualificatifs, des verbes et des adverbes.

Les mots contraires forment une sorte d’unité. Les antonymes sont souvent employés ensemble dans le parler courant, dans les proverbes et aussi dans la littérature, ñomme procédé stylistique qui augmente la force d’expression par le contraste. Par exemple:

“Ce text est-il facile ou difficile?“

“A père avare enfant prodigue ”.

Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée “.

“Mon crime, nain hideux, vivait en moi géant,

Riait quand on louait ma tête vénérable

Et, me mordant le coeur, me criant: Misérable!“(V.Hugo).

Il ne faut pas confondre les antonymes avec les mots juxtaposés ou les notions corrélatives, comme frèresoeure, montagneplaine, etc.

Les rapports d’opposition entre deux choses peuvent être différents, donc on peut distinguer plusieurs types d’anonymes.

1) Les plus évidents sont les antonymes qui désignent des phénomènes naturels ou sociaux homogènes, ne pouvant pas exister simultanément: l’existence de l’un rend impossible l’existence de l’autre:

mouvement — repos apparaître — disparaître

guerre – paix travailler — chômer

vie - mort monter — descendre.

2) Un autre type d’antonymes, assez nombreux, sont ceux qui se rapportent à des notions spatiales, désignant ce qui est dirigé en sens inverse, ce qui occupe des points opposés dans l’espace:

la droite — la gauche l’intérieur — l’extérieur

le haut — le bas le sud —le nord.

3) Les plus nombreux sont les antonymes qui représentent des oppositions qualitatives ou quantitatives, considérées d’un point central neutre. On peut les comparer aux valeurs algébriques positives ou négatives, par rapport à zéro. Par exemple:

ami — ennemi défendre – attaquer

amour — haine grand — petit.

On peut voir que l’absence d’une notion n’implique pas l’existence de la notion exprimée par son antonyme: on peut n’être ni l’ami ni l’ennemi de quelqu’un, l’absence de l’amour n’est pas la haine. De même, on peut remarquer que, par rapport au point central, à la notion centrale neutre, il peut y avoir plusieurs degrés d’intensité contraires (négatifs ou positifs):

— indifférence + — neutre +

antipathie sympathie adversaire partisan

inimitié amitié ennemi ami

haine amour

4) Les mots qui désignent des objets ne peuvent être antonymes que dans des circonstances spéciales, lorsqu’ils expriment l’opposition de la grandeur et de la petitesse, de la force et de la faiblesse, du bon et du mauvais ou de toute autre différence qu’on veut souligner. On peut recontrer des antonymes de ce type même dans les titres des oeuvres littéraires: “Le chêne et le roseau”, “Le lion et le rat”, “Les pères et les enfants, “Les loups et les moutons”,”Empereur et prolétaire”. En général ces mots ne sont pas antonymes, mais ici on souligne une opposition circonstantielle.

Parfois les antonymes peuvent révéler la synonymie. Si un mot peut servir d’antonyme à deux autres, - ces derniers sont synonymes; par exemple, gai at joyeux, qui ont le même antonyme, triste. Cependant il faut se seivir de ce procédé avec beaucoup de circonspection. Dans l’exemple ci-dessus, pesant et sérieux ne sont pas synonymes, malgré leur antonyme commun léger de même, comique, insignifiant et aigu ne sont pas synonymes, bien qu’ils soient tous antonymes de grave.

Les antonymes de différents types sont à la base d’un procédé stylistique très fréquent, l’antithèse ou le contraste. Par exemple: “Il était à la fois désolé et ravi, radieux et sombre, au ciel et dans l’enfer. Il riait et pleurait, en proie aux sentiments les plus contradictoires” (Th. Gautier).

Ou bien:

“Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine;

Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,

Plus mon petit Liré que le mont Palatin,

Et plus que l’air marin la douceur angevine”.

(Joachim du Bellay)

§39. Homonymes

Les honionymes sont des mots qui ont la même forme phonique et deux ou plusieurs sens différents.

Puisque en pnincipe tous les mots peuvent avoir plusieurs sens, il faut établir d’abord la différence entre la polysémie et l’homonymie. Entre les multiples significations des mots polysémiques il y a une certaine parenté, une synonymie quelque vague qu’elle soit. Parmi ces significations il y en a une qui est propre, les autres n’étant que figurées, développées de la première par diverses voies de figuration, extension ou restriction du sens. Au contraire, il n’y a aucune similitude entre les diverses signitications des vrais homonymes, on ne peut établir une “hiérarchie des significations” comme dans les produits de la polysémie courante. Comparons, par exemple, le mot polysémique tête avec les homonymes “ la foi ” (synonyme de “fidélité”, “croyance”), “une fois ” (qui marque la quantité, la répétition) “ le foie ” (qui désigne un organe
annexe au tube digestif).


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Ïîèñê ïî ñàéòó:



Âñå ìàòåðèàëû ïðåäñòàâëåííûå íà ñàéòå èñêëþ÷èòåëüíî ñ öåëüþ îçíàêîìëåíèÿ ÷èòàòåëÿìè è íå ïðåñëåäóþò êîììåð÷åñêèõ öåëåé èëè íàðóøåíèå àâòîðñêèõ ïðàâ. Ñòóäàëë.Îðã (0.03 ñåê.)